Sur Crus et Saveurs, le sommelier québécois Raymond Chalifoux rappelle l'étonnante histoire de la famille Touchais, des producteurs angevins qui ont fait fortune dans la production d'un gentil vin de table rosé, vendu sous le nom évocateur de "Cuisse de Bergère", avant de se reconvertir dans une production plus qualitative de .
En 1971 les Touchais avait déjà vendu assez de Cuisses de bergère pour pouvoir accrocher aux murs de leur demeure angevine, ramenés de Paris, ici un Renoir, là un Monet, un Modigliani...

"Cuisse de Bergère" est presque dans toutes les mémoires tant ce vin, encore commercialisé, fut populaire et aussi largement diffusé que Listel, Pelure d'oignon et autres Vieux Papes.

Et sans doute ce vin et l'évolution de la production des Touchais illustrent-ils à eux seuls l'extraordinaire mutation du vignoble angevin : producteurs de vins rosés de médiocre qualité, les vignerons angevins, qui risquaient il y a une dizaine d'années encore de sombrer dans une crise économique, ont su s'adapter, améliorer leur production, et abandonner les vins de table en perdition pour se convertir à la production de vins de qualité.


Aujourd'hui, les résultats sont là : pendant que l'ensemble des vignobles français s'enfoncent dans la crise, les vins du Val de Loire tirent relativement bien leur épingle du jeu. En 2004 par exemple, pendant que l'ensemble des appellations françaises reculaient à l'export de 7 %, les vins d'Anjou et de Touraine progressaient de 5 %. Certainement parce que les vignerons ont su proposer d'autres produits que la fameuse "cuisse de bergère" !






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